Cette production paraît plutôt minime en comparaison avec celle de la Côte d'Ivoire qui tourne entre un à deux millions de tonnes par an. Toutefois, le cacao de Madagascar est une fève unique au monde, par sa finesse et sa fragrance acidulée et fruitée. « Une étude a montré que (...) non seulement l'arôme du cacao de Madagascar est unique au monde mais aussi que chaque cacaoyer possède sa propre essence et produit du chocolat à chaque fois différent », soutient l'EDBM. « Le cacao de Madagascar est certes produit en petite quantité. Cependant, il s'agit d'un cacao d'exception et il doit rester tel qu'il est », qualifie le chef Sébastien Gohier, un maître artisan chocolatier français, parmi les meilleurs de l'hexagone, avant d'ajouter : « J'ai une préférence personnelle pour le cacao de Madagascar car c'est l'un des meilleurs au monde. Et j'ai voulu garder cet arôme typique des fruits rouges dans mon chocolat signature ».
Un avis partagé par divers professionnels du milieu. Cette réputation du cacao de l'île rouge a même été reconnue en 2015, où il a obtenu le label « Cacao fin ». La France n'est pas le seul pays conquis. « En effet, le Pays-Bas est le premier client du cacao de Madagascar avec une valeur importée de 9,5 millions de dollars, suivi par l'Inde avec 2,5 millions de dollars et la Malaisie avec 2,4 millions de dollars », rapporte l'EDBM.
Si la réputation du cacao de Madagascar se confirme au fur et à mesure tout au long des années, la production est aussi en pleine expansion. Une nouvelle plantation devrait notamment voir le jour prochainement, sur la côte Est de la Grande île, en plus des plantations déjà existantes dans les Régions de Sava et Diana. Mais le savoir-faire des producteurs de cacao mais surtout celui des chocolatiers se sont également enrichis en parallèle. Aujourd'hui, la filière « cacao » est bien structurée et possède un énorme potentiel, tant au niveau local qu'international.
Rova Randria